« À ceux qui incitent à cette violence et à ces pillages à des fins politiques, nous demandons de s’élever au-dessus des intérêts politiques, de protéger la vie et de préserver le bien commun ».
L’évêque Sithembele Sipuka a publié un communiqué au nom de la Conférences des évêques catholiques d’Afrique australe (SACBC) mardi 13 juillet appelant à mettre fin aux violences et aux émeutes qui ont causé la mort de 72 personnes en Afrique du Sud.
Cette semaine, des violences et des pillages massifs de magasins ont commencé suite à la condamnation de l’ancien dirigeant sud-africain, Jacob Zuma à 15 mois de prison pour outrage à la justice. Des épisodes de violences dans lesquels 72 personnes ont trouvé la mort dans les deux provinces sud-africaines, Gautend et KwaZulu-Natal d’après Catholic News Agency.
Dans le communiqué, les évêques sud-africains « condamnent fermement ces actes de violence » et exhortent à « s’élever au dessus des intérêts politiques » au nom du « bien commun » :
« À ceux qui incitent à cette violence et à ces pillages à des fins politiques, nous demandons de s’élever au-dessus des intérêts politiques, de protéger la vie et de préserver le bien commun »
Selon l’évêque Sithembele Sipuka, ce sont les inégalités économiques extrêmes renforcées par la pandémie et le chômage élevé dans le pays qui ont mené à cette crise. Le taux de chômage en Afrique du Sud est important et touche 32 % de la population, tandis que plus de 60 millions de sud-africains vivent dans la pauvreté.
« Nous réalisons également que la crise actuelle est due en grande partie aux inégalités économiques extrêmes ainsi qu’aux difficultés économiques subies par les pauvres pendant la pandémie. »
L’évêque catholique de Mthatha a encouragé « un retour à un leadership efficace à tous les niveaux du gouvernement » afin que la population puisse participer de manière significative au système économique et social. Ils appellent également le gouvernement à prendre des mesures concrètes pour lutter contre les inégalités et la pauvreté dans le pays.
« Notre société a normalisé le recours à la violence et au vandalisme pour que le gouvernement écoute et prenne au sérieux les préoccupations économiques des pauvres. Nous avons besoin d’un changement de mentalité, d’une conversion collective du cœur et de l’esprit, qui affirme que les protestations violentes et la destruction de biens ne peuvent jamais être une réponse juste aux difficultés économiques actuelles et à l’injustice économique. »
En conclusion, les évêques évoquent l’encyclique Fratelli tutti du pape François en rappelant que « face au problèmes politiques et économiques il est toujours possible de choisir l’engagement constructif plutôt que la violence ».
Sarah Bordin
Crédit image : Africanstar / Shutterstock.com